Crépuscule singulier
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 La villa des sirènes

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Xorixa




Messages : 15
Date d'inscription : 30/09/2011

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MessageSujet: La villa des sirènes   La villa des sirènes I_icon_minitimeMar 13 Déc - 5:06

[/font]Je grimpai la volée de marche de marbre menant à l’imposant portique soutenu de deux colonnes de porphyre. Après avoir frappé aux portes de bronze à l’aide de l’anneau torsadé, je me suis pris à rêver tout en admirant le bas-relief qui représentait deux merveilleuses sirènes déversant leur vasque sur un satyre marin soufflant dans un coquillage en forme de conque.

Peu après, les battants s’entrouvrirent, un serviteur au visage maussade et barré d’une balafre plus ou moins récente me jaugea de la tête aux pieds. « Je suis le Baron Apirus de Barna » lui dis-je, agacé qu’un laquais puisse avoir une attitude aussi désinvolte envers un représentant de l’aristocratie. Je crus sur le moment que mon titre et ma présence avaient eu raison de son arrogance car son attitude à mon égard changea et qu’après s’être incliné presque jusqu’au sol, d’une ample invite de la main, m’invita à entrer, ce que je fis et ainsi je pénétrai dans l’imposante demeure des Haldmar.

Une sirène, merveilleuse elle aussi, sculptée dans une pierre noire était lovée sur un rocher et déversait l’eau de son cruchon de bronze dans le bassin du hall d’entrée. Les murs étaient d’un bleu vif et le sol mosaïqué de vert, blanc et bleu représentait des vagues et des petits animaux marins. Le gong des lourds battants de bronze se refermant derrière moi me tira brusquement de ma rêverie. Le serviteur me débarrassa de mon manteau et s’inclina de façon trop obséquieuse à mon goût, sans doute essayait-il de se faire pardonner sa conduite insolente. Avant de disparaître dans l’une des deux pièces adjacentes au hall d’entrée, il m’indiqua le corridor aux murs ocre devant moi conduisait à la cour intérieure. Je fus pétrifié par la splendeur du monument dominant le jardin intérieur.

La divinité marine en pierre noire trônait dans un trône de nacre en forme de coquillage et à ses côtés deux sirènes déversaient deux colonnes d’eau de leur jarre dans deux larges pots de pierre noire qui flanquaient les double portes de bois noir de l’autre côté de la cour.

Au milieu du jardin, envahi de ronces et de mauvaises herbes, était dressée une table à la nappe blanche autour de laquelle étaient assis poignée de convives sur des chaises curules aux coussins pourpres. Leur visage était tourné vers moi, il restait une chaise libre et une servante semblait attendre que je fus près d’eux pour commencer à servir. Des verres colorés et des carafes de cuivre étaient disposées sur la table.

Je souris et décidai d’encore un peu les faire attendre. Je promenai mon regard sur les côtés de la cour intérieure. Je notai que les terrasses à l’étage étaient supportées par des colonnades à l’ombre desquelles il me sembla déceler du mouvement. Si Je ne voyais pas les escalier permettant d’y accéder, j'en conclus qu’ils devaient se trouver quelque part à l’intérieur du bâtiment. A droite, sur la terrasse, Je remarquai deux femmes, l’une à la chevelure argentée et l’autre à la chevelure sombre, toutes deux se promenaient d’une démarche gauche. Je pris une profonde inspiration et d’un pas décidé, m’avançai vers le groupe.

Il s’avéra que c’est l’employée de maison vint à ma rencontre en souriant et la main tendue. Irrité par le sans-gêne du petit personnel, je la toisai avec dédain et lui déclamai avec hauteur : «File dire à ta maîtresse que le baron Apirus de Barna est arrivé ».

Contre toute attente, elle me dévisagea et je fus foudroyé sur place par le mépris que je pus lire dans ses yeux aussi gris qu’un ciel orageux. Je ne les voyais pas mais j'entendais les gloussements et devinais les petits sourires moqueurs des autres invités qui étaient loin de se douter qu’ils deviendraient quelque part mes compagnons d’infortune.

Je m’étais fié à la simplicité de son vestimentaire; une simple robe de lin blanche et une ceinture de soie argentée lui ceignant la taille, pour une raison encore inconnue, la richissime nouvelle comtesse de Haldmar était vêtue comme une vulgaire serveuse.

Après les présentations d’usage, elle m’indiqua la chaise curule encore libre. Rouge et tremblant de honte, je me précipitai vers ma place, non sans trébucher, ce qui déclencha à nouveau l’hilarité générale.

La comtesse affichait le sourire professionnel d’une serveuse et consciencieusement, disposa les verres colorés devant chacun d’entre nous. Elle prit la première carafe de cuivre aux anses en forme d’ailes et dont le goulot évoquait une tête de canard et servit d'abord le comte Hivermus qui la toisait de dessous ses sourcis broussailleux.

La voix de la comtesse était douce et musicale, en harmonie avec le clapotis des colonnes d'eau déversées par les deux sublimes sirènes noires: Pour vous, vénérable comte Hivermus de Momfin, j'ai choisi ce vin rare, un blanc d'Argos, qui... (A suivre)


Dernière édition par Xorixa le Mer 4 Jan - 2:47, édité 1 fois
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Xorixa




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MessageSujet: Re: La villa des sirènes   La villa des sirènes I_icon_minitimeMer 4 Jan - 0:01

"...qui, je l'espère, ravira votre palais blasé. C'est un vieux vin doux mais traître et peut-être le trouverez-vous un peu aigre au début mais cette impression se dissipera dès la deuxième gorgée". La comtesse reposa la carafe sous le regard sévère de l'homme dont les lèvres se crispèrent en un sourire qui n'avait rien de rassurant.

Dame Xorixa prit un carafon d'argent représentant un ange dont les anses étaient des ailes recourbées pour l'évêque Zupenus dont le visage poupin se renfrogna: "Je ne bois pas, Mon Enfant". Il la toisa de ses petits yeux graves engoncés au-dessus ses joues rebondies. Elle versa de l'eau avec dévotion dans le verre bleuté et sermonna gentiment l'ecclésiastique: "Monseigneur, refuserez-vous l'eau bénie que j'ai fait chercher du Temple spécialement pour vous. Même les plus purs d'entre nous ont des souillures cachées dans le repli de leur âme".

Elle remplit le verre du Commandant Koulmokax de Rasténis d'un vin rouge sanglant:"Ce vin de Koth est jeune et sans doute âcre mais s'il blesse votre goût raffiné, vous apprécierez l'élément manquant de votre collection". Elle posa devant lui la vasque d'or finement ciselée du blason des Haldmar.

Je sursautai lorsque le géant barbu en armure se leva brusquement en jurant et porta la main à son épée. Il interrompit son geste et demeura un long moment figé tel une statue, puis se rassit lourdement, porta un toast et ricana:"Très bien, Dame Xorixa, puisque vous le voulez, nous allons jouer". Il vida son verre d'un trait puis le jeta loin derrière lui dans un fracas de verre brisé. Je remarquai ce pouquoi il avait arrêté son geste; deux hommes d'armes armés d'arbalète disparurent dans l'ombre entre les colonnades sous la terrasse aussi discrètement qu'ils étaient apparus. Le comte Hivermus n'avait pas bougé mais je savais qu'il n'avait pas besoin de voir pour comprendre

Tandis qu'elle s'approchait de moi, me considérant d'un regard mêlé de tristesse et de déception, je sentis mon estomac se nouer et me mis à suer abondamment.
"Pour vous, cher baron et ami de la famille, j'ai pris un Kouros de Stygia que vous connaissez bien". Elle versa le liquide sombre dans mon verre et ne pus contrôler mes tremblements, comment aurais-je pu oublier l'amphore, elle savait tout! J'ai gémi et imploré sa pitié. Avec froideur elle m'a ordonné de boire à l'instant. En hésitant, je portai le verre à ma bouche.

"Il suffit, Xorixa! Viens-en au fait, je suis lassé de ce théâtre" Le comte Hivermus s'était levé et Xorixa soutint son terrible regard. J'en profitai pour me tourner et discrètement verser mon vin dans l'herbe mais lorsque je reposai mon verre vide, je croisai le regard méprisant de la comtesse.
Elle remplit mon verre vide, le but et éclata d'un rire empreint de moquerie.
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Xorixa




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MessageSujet: Re: La villa des sirènes   La villa des sirènes I_icon_minitimeMer 4 Jan - 23:38

Dans la cour bordée d’arbres de la villa Haldmar, les traits obliques du soleil nimbaient d'or les feuillages sous lesquels conversaient avec humeur les convives de Dame Xorixa.

Un serviteur plaça à l'ombre du feuillage une chaise ressemblant à un trône, la comtesse s'y installa confortablement, semblant ne plus faire attention à nous pour profiter pleinement de ce doux après-midi d'été.

Le vieux serviteur nous remit à chacun un élégant étui à parchemin. Dès que je parcourus les premières lignes de celui qui m'était destiné, mes mains se mirent à trembler si fort que le parchemin devint illisible et la sueur coulant de mon front me piqua les yeux. Ce document (l'original, je me doutai que celui-ci n'était qu'une copie) signifiait pour moi un aller simple pour l'échafaud en passant au préalable par le chambre des tortures. Ma vue était brouillée et mon coeur cognait dans ma poitrine comme s'il voulait s'en extirper. Je me frottai les yeux de mes poings fermés et observai les réactions mes compagnons.

Le comte Hivermus n'avait pas ouvert son étui mais sirotait tranquillement son vin, l'appréciant, semble-t-il.

Le commandant des lanciers était penché en avant, fulminant, lisant et relisant le parchemin froissé dans ses mains imposantes.

La voix haut perchée de l'évêque brisa soudainement le silence. Il s'était brusquement redressé, renversant son siège derrière lui. D'un geste ostentatoire, il déchira en paupiettes le parchemin: "Voilà ce que j'en fais de vos accusations perfides et mensongères!"
Sa tête ronde avait pris la couleur d'une tomate trop mûre et de larges auréoles de sueur trempaient sa robe blanche si bien qu'on discernait nettement les contours de ses bourrelets par transparence. "Si c' est tout ce que vous avez trouvé pour me faire chanter" et il se mit à déblatérer des propos incohérents en s'agitant.

Jusqu'au moment où se figea, les main aux doigts boudinés crispées sur son gros ventre, poussant un gargouillement écoeurant.

Le gros homme, tomba à genoux et un flot de bile mêlé des vestiges de son dernier plantureux repas se déversa de se bouche exagérément ouverte, sa grosse tête avait une apparence hideuse, cramoisie aux yeux rougis et embués de larmes.
Tout le monde s'était levé de sa chaise, les deux gardes et les serviteurs accoururent.

L'évêque était couché sur son ventre boursouflé et ses membres s'agitaient comme s'il était en train de nager, tandis que sa bouche déversait une bave verte déferlante dans un borborygme hideux. Curieusement, je n'éprouvais aucune compassion pour les souffrances de cet homme, seulement un vague dégoût alors que je me souvenais de ma contribution à l'empoisonnement de la famille Horn lors de leur banquet vingt années plus tôt avec la complicité de Markus de Haldmar.

Il avait adopté par remord ou par intérêt l' adorable mais infernale petite Nalissia, seule survivante du massacre qui avait fait près d'une centaine de morts et ainsi annihilé la famille Horn qui menaçait jadis mes intérêts et ceux de Markus.

Le baron Horn et le comte Hivermus étaient amis, je compris que le comte Hivermus n'était pas étranger à la mort du vieux Markus et que l'heure des réglements de comptes avait sonné.

Telle une limace grotesque à l'agonie, l'évêque avait rampé de quelques mètres laissant derrière lui une traînée gluante pour s'immobiliser définitivement, le visage bouffi maculé de vomi et ses yeux exorbités lui conférant une expression encore plus stupide que d'ordinaire. Jamais je n'aurais cru cela possible et je me mis à rire, à rire comme jamais je n'avais ri....
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MessageSujet: Re: La villa des sirènes   La villa des sirènes I_icon_minitime

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