Il y a eu d’immenses tombes impies où rêvaient des monstres visqueux ; Il y a eu des nuages tels des plumes imbibées de sang, où criaient des démons à venir. Il y a eu des âges morts pour le Temps, et des continents perdus dans l’Espace ; Il y a eu des vipères dans la vase et un Visage imprécis et abominable. »
Extrait du Livre de Skelos (écrit par Valethos l'Aveugle)
Agenouillée parmi ses draps humides et en désordre, parcourue de frissons glacés et les yeux encore dilatés de terreur, Iolenda se lève pour contempler le ciel gemmé d'étoiles
Elle observait les points brillants des constellations, sa raison qui semblait sur le point de vaciller dans le puits noir de la démence est rasséréné par leur harmonie ordonnée et immuable.
Tandis que son cœur retrouve une cadence régulière, elle repense à cette vision de cauchemar; Elle regardait dans les immensités des ténèbres des Espaces du Dehors, fouettés par les vents cosmiques, là où nulle étoile ne brille mais où des Choses difformes et colossales tapies entre des soleils éteints, battent des paupières et agitent les pattes en caquetant et vagissant.
Depuis un gouffre insondable, un cri a jailli et vibré comme la corde argentée d'une harpe. C'est alors qu’Iolenda avait ouvert les yeux
Tarantia resplendissait sous le soleil de midi telle une fibule étincelante reliant la toge émeraude d’Hyboria à la peau lisse et bleutée de l’océan
Sous la robe toute en banderoles d’un saule, Semiss et Iolenda semblaient deviser tranquillement telles deux amies d’enfance tandis qu’allaient et venaient des prêtres indolents dans le jardin du Temple. Si l’un de ceux-ci avait pu prêter une oreille attentive à la conversation des deux jeunes femmes, son visage aurait sans doute pris une expression horrifiée tandis qu’il se serait bouché les oreilles en hurlant au blasphème en bavant et en tapant des pieds sur la pelouse magnifiquement entretenue.
La prêtresse serrait les mains de Iolenda dans les siennes et la considérait avec un sourire rassurant, leur lèvres frémissaient à peine alors qu’au cœur même du Jardin de la Pureté du Temple de Mitra, elles évoquaient à voix basse la pratique de rites impies par des races oubliées dans des ères révolues, elles parlèrent des êtres sans nom qui chuchotent et clignent leurs yeux obscènes au cœur de la nuit.
Alors que venait la fraîcheur du soir et que le ciel recouvrait Tarantia de son manteau gris et cotonneux, les deux jeunes femmes se quittèrent.
Semiss allait à la lueur d’une bougie passer la nuit parcourir d’anciens volumes rongés par les vers et d’antiques parchemins tombant en poussière dans les caves de la grande bibliothèque du temple tandis qu’Iolenda, se préparait à une nouvelle et terrifiante nuit, peuplée d’aberrations sans nom qu’un esprit humain ne peut concevoir sans que son esprit ne dérive irrémédiablement dans le gouffre obscur de la folie.
Mais la jeune prêtresse avait réussi à insuffler force et courage à Iolenda qui, de plus avait assisté Nalissia lorsque l’esprit de cette dernière avait été happé par les Ténèbres.
D’après Ashawy, la jolie et tempétueuse esclave de Nalissia, cette dernière aurait été gobée par un miroir noir donnant dans les Espaces du Dehors.
C'était son nom à elle que la farouche Aesir avait crié !!
Sujet: LE PUIT NOIR 
Lun 2 Avr - 22:52
