Crépuscule singulier
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 [BG] Jeyzabel

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_Jeyzabel
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MessageSujet: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeLun 3 Oct - 2:21

Jeyzabel

Jeyzabel a 25 ans, et aurait peut-être tendance à donner l'impression qu'elle en a plus.
Extrêmement vieux jeu, voir prude par moments et sage à outrance, le premier contact est parfois rude.
Elevée comme un garçon à partir de ses 15 ans, elle est loin d'être féminine, et comme un homme,
elle aura tendance à dire ce qu'elle pense de façon directe voir vulgaire, quitte à en venir aux mains.

Ne prenant pas cas de sa petite taille, elle n'hésitera pas à provoquer quelqu'un qui l'agace, même si il fait
deux têtes de plus qu'elle. Si d autres diront que c est de l'inconscience, elle parlera de fierté et de franchise.

Très souvent, elle manque de discernement et se laisse emporter par ses émotions.
Cependant, elle tient ses engagements et ne fait pas les choses à moitié. Ses amis et les gens qu'elle
aime peuvent compter sur elle. Elle possède un instinct de protecteur profondément ancré, et ne reculera devant rien pour prendre soin des siens.

Depuis qu'elle a rencontré Janteel et Ashree, elle s est un peu décoincée, mais reste égale à elle-même.
Jeyzabel n'est pas "belle". Elle n'est pas grande, et n'a pas des mensurations de rêve. elle est athlétique et elle pourrait prendre un peu de poids histoire de... rembourrer tout ça. Son charme pourrait venir de son regard, franc et droit quoique parfois très froid, et de son attitude: elle se tient très droite et a un beau port de tête. Elle est jolie, tout au plus. Son physique n'a rien d'exceptionnel, et elle ne prend pas tellement soin d'elle.
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MessageSujet: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeDim 9 Oct - 13:24

Jeyzabel

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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeDim 9 Oct - 13:41

Globalement...

Dans la passe d'Ymir, quelques familles ont décidé de s'établir: leur bétail, leurs récoltes, leurs poules, voilà de quoi ils vivraient.
La famille de Jeyzabel est de celles-ci. Son père, vétéran, ayant bien mérité sa retraite, ils s'établirent en espérant pouvoir vivre du commerce qu'il avait mis en place.
Toute la famille était mise à contribution. Sa femme filait et s'occupait de la préparation d'hydromel, pendant que les fils travaillaient aux champs et s'occupaient des bêtes, tout en travaillant leur condition physique afin d'être capable de protéger le clan qui s'était créé non loin de l'embouchure donnant sur le Champs des Morts.

Jeyzabel est la cadette d'une famille de garçons. Ses deux frères aînés, Kal et Feymir, sont la fierté de son père. La famille est prospère, et le père espère pourvoir ses enfants à un bon parti. Une alliance entre commerçants par le biais d'un mariage est toujours bien vu; ça a tendance à faire fructifier le commerce, qu'on vive dans une fermette ou pas. Nul besoin d'étaler sa richesse comme ces crétins d'Aquiloniens pédants. Ce qui compte, c'est qu'on vive bien et surtout que la famille soit à l'abri.

Mis à part durant la saison froide, le père de Jeyzabel était quasiment tout le temps parti. De la Cimmérie à l'Aquilonie, parfois en Stygie pour des affaires exceptionnelles, il parcourait avec ses caravanes toutes les routes imaginables.
Quelle ne fut pas la surprise de la famille de le voir un jour revenir avec un petit garçon à la chevelure noire, en pleurs. Le petit Teranon, apparemment originaire de Tesso, ne pipait pas un mot. Ses parents avaient été capturés par des némédiens et il s était trouvé sur la route de Danteg.

C'est avec une grande joie qu'enfin, Jeyzabel accueillit un cadet, même si il n'était pas de son sang. Si elle se dit qu'elle aurait le bonheur de le martysiser comme ses frères le faisaient fréquemment avec elle, elle se rendit vite compte qu'elle n'en avait finalement pas le cœur.
Chacun des deux trouva en l'autre un confident et un ami, et une profonde complicité se créa entre eux.

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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeMer 12 Oct - 9:53

A 15 ans, Jeyzabel était la prunelle des yeux de son père.
Aucun homme ne pouvait la mériter. Aucun n'était assez bien. En effet, la jeune fille était un
important investissement. A l'âge où la plupart de ses amies d'enfances étaient mariées et
en gestation, Jeyzabel suivait encore des cours auprès de précepteurs Aquiloniens ayant daigné
se déplacer jusqu'à la passe d'Ymir: lecture, écriture, musique, couture, poésie, danse (au grand damne des précepteurs)
Cela retardait un mariage éventuellement intéressant, mais ne rendait Jeyzabel que plus belle et
plus mure.
La fierté de son père venait également du fait que la jeune fille avait hérité des yeux couleur de
glace de sa mère, Julia. Danteg aimait sa femme de toute son âme et aurait sans doute donné n'importe quoi pour la garder auprès de lui.
Malgré la cicatrice qui lui avait infligé son frère près de l'oeil gauche, le père de Jeyzabel ne pouvait s'empêcher de voir dans cette silhouette menue et mince, dans ces cheveux plumes de corbeau et son teint d'albâtre la femme qu'il avait prise pour épouse une vingtaine d'années auparavant. Il se disait que bientôt, elle serait prête à épouser un homme de bonne famille, elle serait prête à le satisfaire.

Pourtant, à bien y regarder, Jeyzabel était loin d'être la grâce incarnée. La danse était un supplice, la discipline musicale encore pire. Seul le chant était satisfaisant, et encore! La demoiselle répugnait à faire ce qu'on lui demandait. Tout Aquilonienne que fût son éducation, Jeyzabel ne cessait de prendre à rebrousse poil les désirs de son père: une femme cimmérienne ne se courbe pas devant un homme en robe et encore moins devant un sodomite Aquilonien!

Dans cette vie relativement fastueuse, la menace Vanir devenait de plus en plus présente. Il n'était pas rare de voir des gardes, qu'ils soient aquiloniens ou cimmériens, passer, épée au clair, cuirasses souillées du sang de leurs ennemis mais aussi de leurs frères, le visage grave et les yeux fatigués. Dans cette guerre de massacres sanglants, la passe d'Ymir, entre autres, s'était peu à peu dépeuplée, isolant encore plus le petit clan.
L'odeur du sang, si elle ne remontait pas jusqu'au domaine, semblait échauffer les idées des frères de Jeyzabel, qui désiraient se battre pour protéger les biens dont ils devraient hériter lors de la mort du père. Le domaine du clan, le domaine familial. Allaient-ils laisser ces chiens roux le leur voler?
Danteg ne pouvait se résoudre à laisser ses fils se battre comme il l'avait fait. Bien que fier de ses victoires et de ce qu'il avait gagné pour les siens, il ne souhaitait pas voir ses garçons devenir des guerriers, fût-ce pour défendre le domaine. Les esprits étriqués d'un coté comme de l'autre provoquaient de violents affrontements entre l'autorité paternelle et la verve de la jeunesse. C'est un de ces soirs, où la dispute était particulièrement bruyante, que Jeyzabel choisit, une fois n etait pas coutume, pour une fois que son père regardait ailleurs, d'accompagner sa mère pour rentrer les bêtes et leur donner à manger.
Elles traversèrent en riant de la stupidité des hommes la large cour qui menait à la bergerie. Les moutons se montrèrent particulièrement pressés de rentrer, mais la mère et la fille n'en firent pas grand cas, elles en étaient bien contentes. Elles pourraient rapidement regagner la maison, et servir une tarte aux pommes qui calmerait le sang des trois hommes de la maison. (Teranon avait tendance à se faire petit lors de ces querelles. Il ne bougeait guère).
A travers la cour, elles entendaient les hommes élever la voix. Elles ne faisaient pas attention aux bruits entourant l'auberge. Elles jouaient, comme elles le faisaient quand elles se retrouvaient enfin entre femmes. Elles jouaient aux grandes dames, se moquaient des bourgeoises qu'elles voyaient parfois passer, qui leur jetaient des regards plein de dédains, à elles, qui trimaient aux champs, travaillaient la terre et se salissaient les mains. A elles, qui n'étaient que parvenues à les côtoyer parfois grâce à un père ou un mari qui avait fait des pieds et des mains pour gagner l'argent qui le rendrait influent ou important.

"Pauvres idiotes". Elles riaient de bon cœur, et s'arrêtèrent net quand elles entendirent un cri de femme dehors. Elles n'eurent pas le temps de lâcher leurs fourches; entre les planches du bâtiment mal isolé, elles virent un brasier s'allumer. Une dizaine d'hommes ouvrit à la volée les doubles portes de la bergerie et posèrent un regard concupiscent sur la mère et la fille.
Le temps de blêmir et de reprendre du poil de la bête, Julia pris sa fourche à bras le corps et se rua pour les hommes, tenant l'outil horizontalement devant elle, les mains bien écartées pour plus de stabilité, en poussant un cri puissant pour intimider les hommes, et pour alerter son mari.
La surprise fut de la partie. Les Vanirs s'écroulèrent de façon presque burlesque sous le coup. Julia hurla à Jeyzabel de courir à l’abri, sans se retourner.
-"à l’abri", c'était un petit campement, plus proche encore du champs des morts. Un camp de soldats.-
Sans réfléchir plus avant, Jeyzabel enjamba les hommes et se mit à courir aussi vite que ses jambes et son souffle le lui permettaient, mais trop habitués aux travaux statiques, son endurance laissait à désirer.
Malgré la peur, malgré tous ses efforts, ses poumons en feu eurent raison de son allure à la base tout à fait avantageuse. Quatre hommes, élancés et athlétiques, la rattrapèrent, malgré leur équipement, et la plaquèrent sans ménagement au sol. Sa tête heurta violemment sa terre natale, si bien qu'elle perdit connaissance un instant.

Ce fut une violente brûlure lui déchirant le bas ventre qui la fit redescendre sur terre. Son réflexe eut été d'y porter sa main si elle n'avait pas été entravée. Elle émit un glapissement horrifié, et essaya de se dégager, mais ne put qu'abandonner sous les poignes solides des trois hommes qui la maintenaient tranquilles, et sous le poids du quatrième, qui la souillait de la pire des façons.
Jeyzabel cria, ou essaya, mais sa voix restait prisonnière de son orgueil: elle ne voulait pas être vue comme ça. Il n'y avait qu'à attendre, mourir un instant, faire comme si ce n'était pas vrai, attendre que ça passe, comme disait toujours sa mère. La brûlure devenait de plus en plus vive, mais elle ne leur donnait plus la joie d 'accueillir sa douleur avec des rires moqueurs. Elle perdit toute notion du temps, cela semblait bien trop long. Ils s'échangeaient les cuisses de la jeune fille en riant alors même que le combat qui faisait rage plus loin résonnait jusque là.

A travers le voile de larme qu'elle avait devant les yeux, Jeyzabel vit soudain une massue s'abattre sur la tempe d'un de ses agresseurs. Avec douleur, elle sentit l'homme retomber en arrière, la tête fracassée. Les trois autres n'eurent pas le temps de se relever, Danteg était déjà sur eux, le visage ruisselant de larmes de rage, le visage déformé par le chagrin et la colère. Jeyzabel entendit à peine les membres des Vanirs se briser sous les coups de masse de son père. Dans un état second, incapable de bouger, le corps monopolisé par la douleur, elle sentit son père la couvrir et la soulever avec force mais délicatesse.
Sa tête appuyée contre la chemise trempée de sueur et de sang de son père, Jeyzabel se laissa emmener quelques instants dans un autre monde, habité uniquement par les battements de cœur rapides de son géniteur.

Dans le domaine, la terre était abreuvée de sang à saturation. Chacun s'était battu, avait défendu chèrement sa peau, mais seules trois personnes avaient survécu.
Au milieu du carnage, Teranon et Danteg se tenaient debout, le père serrant sa fille inconsciente dans ses bras, les jupes de cette dernière maculées de sang. Cette nuit là, sans prendre la peine d'enterrer ou brûler les corps même de ses fils ou de sa femme, le vieil homme attela une carriole à son cheval le plus vigoureux et partit à brides rabattues vers l'endroit le plus proche où il pourrait trouver abri et chaman.
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeSam 22 Oct - 5:45

Quand Jeyzabel reprit ses esprits, son corps n'était que douleur. Elle promena son regard à la ronde et ne reconnut pas l'endroit où elle se trouvait.
Danteg s'approche de sa fille et voulut se faire rassurant:
-" La shaman t'a soignée, tu devrais bientôt ne plus avoir de douleur. Par contre, il se pourrait que ta tête te lance encore un bon moment, tu as eu un sacré choc. Comment te sens-tu?"
Même si la jeune fille avait envie de répondre, ses lèvres semblaient scellées par une force inconnue. Elle se contenta de hocher la tête et se plongea dans la contemplation du plafond.
Elle devait se trouver dans une maison assez grande... on entendait des bruits de pas au dessus, pourtant aucun bruit de voix ne filtrait. Soit les gens étaient silencieux soit c'était très bien isolé.
La porte de la chambre s'ouvrit sur une petite femme plutôt maigre, à la chevelure noire, parsemée de fils d'argent. Elle s'approche et posa la main sur le front de Jeyzabel, avant de hochet la tête d'un air approbateur.
-" Elle va bien mieux" Puis elle fronça les sourcils et scruta le regard vide de la jeune fille qui était censée être éveillée mais qui restait désespérément sans réaction. "ou pas" ajouta la Shaman.
Elle claqua des doigts devant les yeux de Jeyzabel, qui tourna des yeux mornes vers elle.
Danteg vit une moue inquiète se dessiner sur les lèvres de la vieille femme.
-" Soit le choc à la tête a été plus puissant que je ne le pensais soit elle s'est réfugiée dans les profondeurs de son esprit..."
-"Comment soigne-t-on ça?" s'enquit le marchand.
Keira haussa les épaules.
-" à part le temps, rien ne peux soigner cela, je le crains. C'est fréquent chez les jeunes femmes qui ont été violentées. Cela peur durer quelques jours comme plusieurs mois. Son mutisme est plus qu'inquiétant, espérons qu'elle garde ses réflexes primaires."

Plusieurs jours s'écoulèrent sans que Jeyzabel ne remue un doigt. Sous le regard de la Shaman, elle restait une sorte de coquille vide, malgré elle. Car intérieurement, elle hurlait. Son corps trop lourd, ses membres engourdis lui faisaient mal, et le souvenir de son traumatisme à vif lui donnaient envie de verser des larmes qui refusaient de couler.
On la lavait, on la nourrissait, la coiffait, l'habillait. Teranon venait même lui dire quelques contes épiques.
Les semaines passèrent ensuite, Danteg vit les rides soucieuses de la Shaman s'accentuer un jour où elle palpa le ventre de Jeyzabel.
-" cela va faire un peu plus d'un mois que vous êtes là, et aucun saignement n'est arrivé."
Danteg de sourire d'un air satisfait:
-" Bien entendu. C'est ma fille. Son corps est guéri, elle est forte comme sa mère."
-"Non, bougre d'imbécile. Elle n'a pas saigné!!!"
Devant le ton colérique de la vieille femme, le père dut se forcer à réfléchir et blêmit:
-"vous pensez que..."
-" c'est fort possible. J'ai la possibilité de faire partir cet enfant, je crois qu'il est encore temps, mais sans l'avis de ta fille, je ne peux rien faire."
- "Bien sûr qu'il faut le faire partir. Cette vermine de chien roux n'a pas à séjourner dans le corps de ma petite fille".
-" Tu ne sais pas comment elle réagira. Aussi étrange que ça puisse paraître, certaines jeunes femmes s'attachent à l'enfant conçu de cette façon. Si je le fais partir alors qu'elle ne le désire pas, ce sera encore pire. Il faudrait trouver un moyen de faire en sorte que son esprit accepte de regagner son corps de femme, mais elle rejette sans doute cette idée au plus haut point."
La Shaman passa doucement la main dans les cheveux de Jeyzabel. Danteg prit la main de sa fille et réfléchit en la serrant dans la sienne, espérant peut-être qu'en brisant les doigts de son enfant, elle reviendrait à elle.
-"j'ai peut-être... non."
Keira le regarda et l'incita à poursuivre son idée:
- " j'ai une amie, à Tortage... je l'ai rencontrée au cours d'un voyage dans les Barachas. Elle s'occupe de jeune fille... parfois moins jeune. Enfin elle les prend sous son aile..."
La vieille femme, dont l'experience était longue, fronça les sourcils:
- "Tu veux confier ta fille à une maquerelle? Tu es fou?"
La voix de Danteg se fit plus ferme:
-" Je ne suis pas fou! Ses filles ont souvent à subir les violences des hommes. Peut-être saurait-elle l'aider."
Surprise par l'ingénuosité de cette idée, la Shaman dérida son front:
- "C'est vrai... C'est une bonne idée."
- "Je vais de ce pas écrire à Harmonie"
Non sans renverser le tabouret sur lequel il était assis, le père quitta la chambre en trombe et écrivit à sa maîtresse.
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeLun 24 Oct - 12:05

Dans les semaines qui suivirent, la réponse de la dite Harmonie arriva, annonçant que "bien entendu mon cher, elle accueillerait Jeyzabel et s'occuperait d'elle comme s'il s'agissait de sa fille."
Tranquillisé, Danteg mit sa fille entre les mains d'un de ses ouvriers les plus fiables et Jeyzabel ne tarda pas à arriver dans le plus bordel de Tortage, ce qui ne paye pas de mine en fait, mais quand on ne distingue pas les choses qui nous entourent, ce n'est pas vraiment un problème.
Harmonie était une femme d'âge mur qui prenait grand soin d'elle. Malgré la quarantaine bien entamée, son visage et son corps n'étaient que peu marqué. Elle avait gardé une ligne de jeune fille et n'avait rien à envier à celle qu'elle appelait "ses filles".
Une des premières choses qu'elle fit quand Jeyzabel arriva fut de lui faire prendre un bain. Cela eut pour effet de détendre considérablement sa protégée, qui daigna poser les yeux sur elle alors qu'elle entamait sa toilette.
La jeune fille sembla prendre conscience de sa nudité, car elle eut le reflexe de mettre les mains devant sa poitrine et de se recroqueviller sur elle-même.
Harmonie se mit à lui parler avec douceur en lui passant l'éponge dans le dos, se voulant rassurante. Bien qu'elle n'ait aucune réponse verbale, la maquerelle fut satisfaite, car un petit soupire échappa à Jeyzabel, dont le corps devint un peu moins raide.

Les mois passèrent sans grand progrès. Jeyzabel devint vite la coqueluche de la maison de passe. En effet, les filles se rassemblaient autour d'elle, la cajolaient, et vers la fin de sa grossesse, la fille de Danteg répondait à des questions fermées, ce qui permettait d'avoir des ébauches de conversation.


Les douleurs de l'enfantement firent définitivement sortir Jeyzabel de sa torpeur. L'enfant se présentait mal, et la déchirure qui parcourut son ventre était sans comparaison.
Il lui semblait que cela ne cesserait jamais. Harmonie, paniquée, assistait autant qu'elle le pouvait la prêtresse de Mitra qui avait dénié se déplacer.
Une nausée violente se saisit de Jeyzabel quand elle entendit l'enfant pleurer, suivie de près par une migraine assommante. On posa l'enfant dans ses bras pour qu'il prenne la première têtée et elle le laissa faire, ses idées devenant peu à peu clair, elle revécut par flashs son viol pendant qu'on massacrait son clan. Ce souvenir sembla l'abrutir un instant, et elle sombra dans un sommeil sans repos et sans rêve.
Elle fut réveillée, ou en tout cas sortie de sa seconde torpeur, qui dura quelques jours, par les pleurs de l'enfant, et une haine incommensurable s'insinua en elle. Cet enfant représentait tout ce que son vanir de géniteur lui avait fait subir. Elle se leva en titubant et s'approcha du berceau où l'innocent pleurait et le regarda sans le voir.
elle ne voyait qu'un enfant de Vanir, une vermine, sa haine en chair et en os. Reprise de nausée, elle attrapa sur sa table de chevet la dague qui avait servi à couper le cordon ombilical.
Les mains tremblantes crispées sur le manche de la dague, comme si il s'agissait de la seule chose capable de la ramener à la réalité, elle abattit de toutes ses forces la dague dans le corps de l'enfant, qui ne tarda plus à se taire définitivement, après quelques gargouillis.

Se rendant compte de ce qu'elle venait de faire, Jeyzabel recula, horrifiée et poussa un cri étranglé et rauque, déformé par le temps son temps de silence.

En entendant le cri de sa "fille adoptive", comme elle aimait à l'appeler, Harmonie sauta hors de sa couche, poussant sans ménagement l'homme-paillasse qui se remettait encore de ses ébats. Elle passa une robe quelconque et se hâte de traverser le couloir, où les filles étaient déjà aux abois, affolées par ce cri effrayant.
-" ça suffit, retournez vous coucher, je m'en occupe".
Mais quand elle ouvrit la porte de la chambre, elle ne peut s'empêcher de blêmir. Jeyzabel était méconnaissable, agenouillée a coté du berceau de son enfant, la chemise de nuit tachée du sang du nouveau né.
Elle étouffa le cri horrifié qui montait dans sa gorge en plaquant sa propre main sur sa bouche. Interdite devant un tel spectacle, elle reprit vite son sang froid.
Elle vient a coté de Jeyzabel et la fit s asseoir sur son lit:
-" Allez, ma fille. C'est le moment de te ressaisir. Ne t'en fais pas... je vais arranger ça."
Elle ôta à la jeune fille sa chemise de nuit en emmaillota le corps du bébé et tout ce qui avait été taché avec ce vêtement. Jeyzabel la regarda, un peu éberluée.
Harmonie traversa rapidement la pièce et donna une chemise propre à Jeyzabel, puis une veste en peau de mouton, qu'elle lui serra avec une ceinture. Elle fit pareil pour elle-même puis prit la jeune fille par la main.
- "Allez, viens... nous allons enterrer ces mauvais souvenirs. Viens."
Elle croisèrent une fille qui regarda Jeyzabel avec inquiétude. Elle voulut lui poser une main sur l épaule, mais la maquerelle préféra éviter ce contact, ne sachant pas ce que Jeyzabel pouvait faire.
-" ne t en fais pas pour elle. Son enfant est mort, il fallait s'y attendre, avec les difficultés de l'accouchement."
La fille de joie ne put qu'acquiescer et regarder "mère et fille" sortir dans la nuit.

Jeyzabel et Harmonie marchèrent un temps qui sembla particulierement long à la jeune fille. Ses jambes étaient molles, elle ne se sentait pas bien. Elles marchèrent le long des quais, passèrent à coté du boit-sans-soif et tout à coup, Jeyzabel fut surprise de sentir du sable sous ses pieds nus et d'enfin ouvrir ses perceptions pour entendre le roulis apaisant des vagues sur la plage de Tortage.
Harmonie la mena pour qu'elle ait les pieds dans l eau et lui mit l'enfant et les linges ensanglantés dans les mains, lui montrant la mer.
Alors, Jeyzabel regarda le ciel nocturne merveilleusement étoilé, respira l'air iodé parfum d’embruns. Avec l'aide de Harmonie, elle s'avança encore un peu dans l'eau et laissa le paquet au courant. Au revoir les souffrances, au revoir les mauvais souvenirs. Avec ce fardeau laissé à la mer, Jeyzabel décidait de recommencer à vivre chaque jour comme il venait.
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeVen 4 Nov - 8:26

Jeyzabel attendit la belle saison pour regagner sa terre natale.
C'est donc après quatre mois, passés à réapprendre à marcher et à écouter ses nouvelles amies lui donner des conseils avec les hommes, que la jeune femme retrouva la Cimmérie et son père.

Danteg attendait le convoi avec impatience. Harmonie lui avait laissé entendre que sa fille était métamorphosée, il espérait donc retrouver une jeune fille en fleur. Malheureusement pour le vieux marchand, il se trouva nez à nez avec une femme vêtue comme un homme, le regard dur et froid; sa petite fille avait disparu, vraisemblablement.

Jeyzabel se raidit quand il la prit dans ses bras, mais finit par forcer un sourire et suivit son père jusqu'au nouveau foyer familial, au village de Conarch.
Elle fut étonnée de trouver une petite chaumière presque vide. Les seuls meubles de la pièce étaient une table et deux chaises. Pas de vaisselier, pas de garde manger.
Un feu maigrichon brûlait dans l'âtre. L'atmosphère grise de la demeure dépourvue de chaleur fit de la peine à la jeune femme.
Elle se tourna vers son père:
-" Où est Teranon?"
Le vieil homme secoua la tête:
-"Comme d'habitude... il doit batifoler du coté des campements des soldats. Il ne reste plus grand chose du petit garçon que j'avais élevé pour me succéder."
Danteg semblait avoir pris 20 ans. Ses cheveux, déjà parsemés de fils d argent au moment de la mort du clan, étaient tous devenus gris et son visage dur était parcouru de rides tristes et soucieuses.
-" Tu n'as qu'à m'apprendre, et laisser Teranon vivre sa vie."
Danteg leva un regard effaré vers sa fille.
-"T'apprendre? t'apprendre quoi? j'ai besoin que tu te maries."
-" C'est hors de question, père, aucun homme ne me touchera plus jamais. Je ne serai plus ta petite poupée. Fais de moi le fils que tu n'as plus, ou renvoie moi à Tortage, mais tu ne me forceras pas à m'unir à un porc vérolé."

Danteg était choqué. Sa petite fille, pour laquelle il avait déboursé des tas de pièces d or en robes, en précepteurs... fichait tout par terre.
Le marchand se reprit, cependant. Après tout... pourquoi ne pas enseigner à sa fille à gérer les caravanes, les comptes et un adversaire plus fort qu'elle? ça ne saurait être inutile.
Par ailleurs, en faisant ses caprices, il parviendrait sans aucun doute à lui faire oublier sa colère et son dégoût. Elle retomberait vite dans des humeurs clémentes.[i]
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeSam 5 Nov - 4:38

Il faut conclu que l'apprentissage commencerait dès le lendemain.
Jeyzabel rangea ses affaires dans la pièce que son père lui avait attribuée et se mit en quête de viande pour préparer le souper.
L'absence de garde-manger lui avait fait pressentir que ce ne serait pas une mince affaire, et elle avait raison. Pas de cellier, pas de réserves à la cave, rien.
Elle prit donc quelques pièces de cuivre, une arbalète et partit chasser.

Quand elle rentra après être passée au marché pour acheter quelques légumes, elle trouva Teranon qui l'attendait sur le pas de la porte, les bras croisés.
Il devenait un homme. En quelques mois, il avait beaucoup changé. Elle donne l'accolade à son petit frère, qui la dépassait maintenant presque d'une tête.
-" Où est allé papa?" demanda-t-elle en rentrant, constatant que Danteg n'était pas là.
Teranon hausse les épaules d'un air blasé et contempla ce que sa soeur avait ramené pour préparer à manger.
Pendant qu'elle nettoyait les lapins, il s'occupa de couper les légumes.

Quelques heures plus tard, le vieux marchand rentra ou fut rentré, car il ne tenait plus sur ses jambes. Il sentait le mauvais vin et s'était visiblement battu. Jeyzabel se hâte de remercier les hommes qui portèrent Danteg jusqu'à son lit, mais Teranon continua de hausser les épaules d'un air blasé.
La jeune femme fut bien obligée de comprendre que ce genre de chose arrivait souvent. Ils laissèrent le paternel cuver son vin et se mirent à table pour manger dans un silence pesant. Bien que le jeune homme ne fût pas avare en compliments, Jeyzabel se sentait profondément mal à l'aise dans cette maison qui finalement n'était pas la sienne, avec ce père qu'elle ne reconnaissait pas.
Elle regretta Harmonie et ses sourires chaleureux, mais décida de ne pas lâcher prise.

Le lendemain matin, Jeyzabel s'habilla, tira son frère de la chaleur de son lit, et l'emmena au campement de gardes qui se trouvait à proximité.
Arrivée là, elle se planta devant le chef de troupe, qui la regarda d'un air curieux.
elle l'observa un instant et reconnut en lui un des deux hommes qui avait ramené son père la veille.
Ils se présentèrent: le chef de troupe, nommé Jared, devait avoir la vingtaine et il lui rit au nez quand elle lui demanda de leur apprendre, à son frère et à elle, à se battre.
Cependant, le regard déterminé que lui lança Jeyzabel le fit changer d'avis. Il fut conclu que "les jeunots", comme les soldats se mirent à appeler Jeyzabel et son frère, s'entraîneraient en même temps que les autres.
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeMar 15 Nov - 12:28

Peu à peu, Teranon et Jeyzabel se désintéressèrent de leur père, estimant sans doute qu'il était suffisamment grand pour savoir ce qu'il devait faire pour être heureux.
Tandis que Teranon prenait de l'assurance, découvrant une camaraderie qui n'était pas pour lui déplaire, Jeyzabel, elle, commençait à changer profondément.

Si à Tortage elle pensait ne plus vouloir avoir à faire avec des hommes, aujourd'hui, elle se fondait parmi eux: Elle s'habillait comme eux, mangeait avec eux, parlait comme eux. Les cours de danse des grands du monde avait fait place à la danse cimmérienne des hommes, utilisée surtout pour montrer la force et la souplesse plus que la beauté et la sensualité. Ses longs cheveux noirs, qui lui arrivaient jusqu'en dessous des fesses, elle les avait coupés à hauteur d'épaule pour une raison pratique.
A part des atouts qu'elle ne mettait pas en valeur mais qu'on ne pouvait pas rater, d'une jeune fille il ne restait pas grand chose.

La jeune femme avait décidé de ne laisser filtrer aucune trace de faiblesse. Se calquant sur son petit frère, elle faisait les exercices, riait de ses maladresses pour garder une certaine consistance.
Elle tirait avantage du fait que, malgré tout ce qu'ils pouvaient dire, ses camarades ne pouvaient lutter contre elle comme contre un autre homme.
Devant la jeune fille aux bras minces, les grands costauds se trouvaient un peu penauds, gênés d'oser lever leur lame vers cette brindille qu'ils pourraient casser en deux en la bousculant trop fort.

Evidemment, ça ne dura qu'un temps...

Jared voyant ses amis d'enfance se faire dominer par une femme débutante décida de montrer comment faire. Et de cela, Jeyzabel s'en souviendrait longtemps.

Au milieu du cercle, dans arme ni bouclier, elle se retrouva devant cet homme pas plus armé qu'elle. De lui, elle ne s'attendait à aucun traitement de faveur. Le regard glacial de son chef de section laissait présager le pire: elle allait servir d'exemple.
Alors elle mordrait peut-être la poussière, mais foi de Jeyzabel, elle allait lui donner du fil à retorder.
Il se jeta sur elle en poussant un cri de guerre impressionnant. Elle sursauta, eut un mouvement de recul, au grand amusement des soldats qui observaient la scène.
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Jared, qui s arrêta à quelques centimères de Jeyzabel, ce qui eut le don d'agacer fortement la jeune femme. Elle se jeta sur lui pour le ceinturer, et fut repoussée d un revers de main qui la projeta au sol comme si elle n'avait rien pesé.
La joue en feu et la vue un peu trouble, elle se releva sans tarder, clignant des yeux pour reprendre plus vite ses esprits. Jared la toisait du haut de ses deux mètres, toujours le même sourire aux lèvres.
De sa petite taille, Jeyzabel se dit qu'elle n'avait aucune chance. Réfléchissant, elle regarda son adversaire et un éclair de génie lui passa par la tête. Elle ne put réprimer un sourire à cette idée, ce qui dut sans doute déplaire à Jared, car l'homme se jeta à nouveau sur elle.
Le temps d être sûre qu'il s agissait bien d un assaut et non d une technique d intimidation, Jeyzabel... se mit à courir à toute jambes dans le sens opposé à celui de son chef.
Un peu déboussolé, Jared s'arrêta un instant et la regarda d'un air perplexe, puis se remit à lui courir après, mais pour une force impressionnante, Jeyzabel bénéficiait d un corps beaucoup plus léger, et il ne parvenait pas à la rattraper. Il se mit à crier:
- "VIENS ICI"
- "Hors de question" répondit-elle en riant.
Cela dura quelques minutes. Ils firent une vingtaine de fois le tour de "l'arène".
Au bout de ces tours, Jared s'arrêta, et posa les mains sur ses genoux pour reprendre son souffle.
Le burlesque de la scène n'amusait plus les soldats, mais se réjouirent quand ils virent Jeyzabel contourner le gaillard et lui sauter sur le dos avec tant de force qu'il trébucha en avant, la tête dans le sable.
Elle s'assit sur lui, lui tordant le bras dans le dos et avec un petit sourire annonça:
- "Me voilà".
Même Jared ne put s'empêcher de sourire devant le toupet de la jeune femme. Il émit un grognement approbateur et elle le lâcha.

A peine fut-il debout que Jeyzabel se prit dans le ventre un coup de poing qui sembla lui faire éclater les entrailles. Elle tomba à genoux, le souffle coupé.
Jared lui tapota alors la tête et lui sourit franchement:
- "On recommence demain"
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MessageSujet: Re: [BG] Jeyzabel   [BG] Jeyzabel I_icon_minitimeMer 28 Déc - 10:43

Ce n'est qu'après une année complète passée avec son père et son frère que Jeyzabel prit la décision de voyager.
Endurcie par les entraînements, plus déterminée que jamais, elle était décidée à accomplir son destin, qui n'était peut-être pas celui d'être une héroïne, ni même de vivre vieille, elle n'en savait rien.
Tout ce dont elle était sûre, c'est qu'elle n'accepterait pas la demande en mariage de Jared!
"Les hommes sont des crétins" affirmait-elle avec force à Teranon "Ils désirent encore plus ce qu'ils ne pourront jamais avoir. Ne fais pas cette erreur". Le jeune aquilonien se contentait la plupart du temps d’acquiescer docilement et de faire un sourire compatissant à sa soeur.
Tous deux affairés par le nettoyage de leurs armes, ils se préparaient à une bataille importante qui se profilait. Une importante troupe Vanir approchait pour la enième fois de Conarch, et ceux qui en réchapperaient feraient connaître la peur à leurs congénères en leur parlant de la vigueur et de la rage des cimmériens, voilà la promesse du groupe armé.
Si durant cette année, Danteg n'avait à aucun montré qu'il approuvait ce que faisait sa fille, il ne pouvait que se rendre compte qu'elle allait bien. Sous ses airs froids, il lui arrivait fréquemment d'éclater d'un rire franc. Cela le contentait. Pourtant, ces ruffians désobéissants étaient en train de transformer sa fille en garçon manqué.
Elle s'entourait d'amis, d'hommes forts qui la traitaient comme un frère et non comme une femme à convoiter. Le marchand était si préoccupé qu'il n'en buvait plus la nuit, pour le plus grand bonheur de ses enfants, d'ailleurs. L'air de rien, l'ambiance de la maison se réchauffait, on y riait de nouveau, et l'espoir de Danteg se renforça quand il vit Jared, le futur chef du clan, venir vers lui pour lui demander de lui donner sa fille.
Evidemment, malgré le manque à gagner matériel, il avait dit oui, mais s'était heurté à un refus catégorique de Jeyzabel, qui pour la peine avait frappé le pauvre garçon de toute la force de ses poings en le traitant d'imbécile, lui hurlant qu'il gâchait tout et que jamais aucun homme ne la possèderait plus.

Voilà donc où ils en étaient: non pas quelques guerriers et une femme, uniquement des guerriers. Des frères qui défendent leurs terres, des cimmériens...
Une semaine précédant la bataille, une femme à l'allure impressionnante arriva au campement. On aurait dit qu'elle était couverte d'ombre... Sa peau brune et ses longs cheveux noirs étaient sa plus belle parure. Ses yeux bruns semblaient briller comme ceux d'un chat dans la nuit. Elle arriva de nulle part, sembla-t-il. Vêtue de la soie la plus fine, une épée presque aussi grande qu'elle accrochée dans son dos. Elle demanda à parler au chef des soldats, et Jared s'avança vers elle d'un air intrigué:
- "Que veux-tu, femme?" demanda-t-il sur un ton bourru.
La jeune femme (car elle ne semblait pas dépasser la quinzaine, tout comme Jey) le toisa et finit par répondre d'une voix froide:
- "Je veux me battre et faire couler le sang de ces chiens qui sont vos ennemis."
- "Nous n'avons pas besoin de ton aide, femme. Retourne dans ton pays de serpents"
- "Tu te trompes lourdement, ou tu es sourd, je vais donc te pardonner. Je ne souhaite pas vous aider, je veux combattre les Vanirs. A présent, je te laisse. Tâche de ne pas me gêner durant la bataille."
Jared, qui avait en général la langue bien pendue, se trouva bouche bée, alors que la femme à la peau sombre lui tournait le dos pour aller s'asseoir nonchalamment autour du feu, à la droite de Jeyzabel.

[BG] Jeyzabel Itc2by18

La jeune cimmérienne ne pouvait s'empêcher d'être fascinée par le physique atypique de cette jeune femme, qui était d'ailleurs aussi belle que sans gêne. Cette dernière s'était servi de vin et buvait tranquillement en fixant celle qui la fixait avec un sourire amusé.
- "Je m'appelle Ankhxeper" dit elle en tendant la main vers Jeyzabel, d'une voix chaleureuse.
- "Moi c'est Jeyzabel"
- "Contente de te voir parmi ces hommes, Jeyzabel. Les femmes courageuses se perdent, de nos jours."
- "Tu crois qu'une femme ne peut être courageuse qu'en allant au combat?"
- "certes non" répondit Ankh dans un éclat de rire. "Je parlais du fait de supporter tous ces crétins qui nous regardent comme si nous venions de sortir du cul de Seth" Jeyzabel regarda un instant autour d'elle et ne put que constater qu'effectivement, ils les fixaient toutes les deux. Elle ne put contenir un sourire gêné.
- "On va faire la fête ce soir. Tu comptes participer?" Tenta-t'elle de négocier.
- "Je refuse jamais une fête, surtout si le vin est gratuit."
Comme un signal pour le début des festivités, les hommes éclatèrent de rire et la musique commença à se faire entendre.
Ankh serait la première amie de Jeyzabel. Durant cette semaine, les préparatifs de la bataille allaient bon train, les hommes continuaient de s'entraîner sérieusement, en veillant à ne pas se fatiguer. Il se pourrait que les Vanirs n'arrivent plus tôt que prévu. Au milieu des préparatifs, les deux jeunes femmes s'entraînaient en des joûtes verbales et armés assidues. Si Jeyzabel fut fatiguée au bout de deux jours, ce fut d'avoir trop ri.

Le jour de la bataille arriva. Tous étaient enfin prêt, certains de leur sort. Les guerriers martelant leurs boucliers, appelant à l'esprit du loup protecteur du clan, les shamans entonnant des incantations étranges, tout en conditionnant les berserkers... le tumulte était intense. Et dans tout cela, Ankh restait droite comme un i, toujours vêtue d'une tunique de soie. Aucune cuirasse, rien. Réceptionnant la pluie qui coulait sur la troupe comme une prière, les yeux clos, elle semblait méditer.
En face des cimmériens, bientôt, une bande apparut de l autre coté du champs de bataille. Les guerriers du Vanaheim hurlaient comme des porcs prêts à être égorgés.
Si Jeyzabel avait eu l'occasion au court de plusieurs patrouilles d'en tuer plusieurs, elle sentit le sang battre sur ses tempes à la vue de tous ces combattants, la peur lui faire mal au crâne et son bras trembler de rage contenue. Ankh dut s'en rendre compte, car elle posa un regard intrigué sur sa camarade. Elle lui posa la main sur l'épaule et lui intima de se calmer, mais autant que l'écume montait aux lèvres des berserkers, la haine montait en Jeyzabel comme une rivière privée de barrage en pleine saison des pluies.

AnkhXeper entendit comme tous les guerriers la trompe sonner. Elle vit Jeyzabel bondit sur ses pieds et courir à toute vitesse au combat, prenant la tête de la charge sous les yeux éberlués de ses camarades. Le choc fut rude. La jeune Cimmérienne se prit d'entrée un coup de bouclier qui était censé la déstabiliser, mais comme droguée, elle ne semblait rien ressentir. Repoussant quatre hommes à l'aide de son pavois, comme une furie, elle tranchait dans le vif de la troupe. Ankh se dépêcha de la rejoindre, en appelant aux forces intérieures qui lui avaient été accordées. Poussant un cri rauque, elle saisit son épée à deux mains, qui fut en un instant comme l'extension de son propre bras et se couvrit de flammes violacées. Les Vanirs eurent un sursaut d'horreur, alors que Jeyzabel s'arrêta net, et bêtement pour poser son regard sur l'endroit d'où provenait ce son semblant sorti des abysses infernales.

Jeyzabel vit Ankh décrire un grand cercle flamboyant avec son épée, fauchant cinq vanirs dans la foulée, et lui lancer un regard paniqué et insistant, significatif d'une menace importante.
Tout d'un coup, tout sembla flou. Une violente douleur lui déchira la poitrine, et elle se sentit tomber à genoux sans vraiment savoir pourquoi. L'éclair qui lui avait traversé le torse était prêt à l'achever en lui tranchant la gorge, mais du plat de la lame, Ankh envoya le Vanir qui venait de blesser Jeyzabel renverser ses camarades.
Cette bataille fut courte pour Jeyzabel, mais extrêmement longue pour la Shémite. Ne pouvant s'empêcher de lancer des regards furtifs vers sa protégée entre deux coups d'estoc, tentant de rester à proximité de la jeune fille qui gisait à présent sur le dos, le regard vide fixé sur le ciel gris. La vie n'était plus dans ce corps, ou très faible. Elle devait faire vite. Jetant un regard à la ronde, elle se dit que les guerriers Cimmériens étaient trop occupés pour voir ce qu'elle devait faire pour gagner du temps.
Prenant une posture de combat qu'elle avait souvent répétée, elle appela à elle les forces que Xotli posait en elle. Ses muscles se bandèrent sous la souffrance, ses os se mirent à craquer, à se déformer, une bête écailleuse remplaçant bientôt Ankh.
Tout ce que les cimmériens virent dans ce tumulte, ce fut des guerriers Vanir s'enfuir en hurlant comme des femmes, et une ombre... une ombre imposante s'éloigner du champs de bataille en un seul bond.

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Quand Jeyzabel reprit conscience, elle était maculée de sang séché, et elle avait extrêmement mal à la poitrine. Par reflexe, elle voulut y porter la main, mais une poigne ferme l'empêcha ce qu'il restait de sa plaie béante:
- "Reste tranquille" lui dit sèchement la voix de Ankh "et si possible, garde les yeux fermés jusqu'à ce que je te le dise. Je n'ai pas fini."
Refermant les yeux sans avoir eu le temps de voir quoi que ce soit, elle sentit un contact glacial sur sa peau, et une pression sur son torse lui arracha un cri de douleur. Cela sembla durer des heures, pire que son accouchement, mais à aucun moment, elle n'ouvrit les yeux. Quand ce fut fini, elle entendit Ankh souffler et lui dire "voilà".
Elle se permit alors de jeter un regard vers l'endroit d'où provenait la voix de son amie et la découvrit épuisée, un amas d'écailles blanches autour d'elle.
- "Ecoute moi bien, Jeyzabel... et ne panique pas."
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